Galadriel Avon
Shabnam Zeraati, Side Effects (détail), 2019-2020, installation : plexiglas et plâtre, dimensions variables. © Guy Samson.

ce qui du monde se prélève permet à l’œil de s’ouvrir

Galerie de l’UQAM | 2020
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Amélie Proulx, Métaphores mortes (détail), 2016, porcelaine, terre sigillée, 38 x 58 x 58 cm. © Étienne Dionne.






Amélie Proulx, Coquilles de nœuds, 2011, porcelaine, bois, 22 x 41 x 10 cm (chaque diptyque). Photo : Steve Farmer






Maude Arès, L’algue flotte dans une rivière, amenée par le débit, elle s’agrippe à la pierre, elle y reste longtemps (détail), 2019, matériaux trouvés. © Manoushka Larouche.
Le projet ce qui du monde se prélève permet à l’œil de s’ouvrir 

L’exposition réunit les artistes Maude Arès, Amélie Proulx, Giorgia Volpe et Shabnam Zeraati, dont le travail interroge les relations qui se tissent entre les différentes formes du vivant ou du non-vivant. Leurs pratiques sensibles, qui s’intéressent à la fragilité, explorent une diversité d’approches telles que la création de micro-univers se présentant comme des écosystèmes isolés et précaires, l’agencement de formes hybrides mettant en scène différentes morphologies du vivant ou l’élaboration de formes témoignant de la construction mouvante des identités par leur occupation des espaces.

Au lieu d’une exposition initialement prévue en galerie, il met en place une initiative numérique pour rejoindre les publics. Une visite virtuelle de l’exposition telle qu’elle était initialement prévue à la Galerie de l’UQAM est disponible, et le projet ce qui du monde se prélève permet à l’œil de s’ouvrir se déploie également grâce à une publication numérique, téléchargeable gratuitement.



Extrait de l’essai curatorial co-écrit par Galadriel Avon, Marie-Hélène Durocher, Mylène Landry et Camille Bourgeois

« Ces empreintes nous convient ainsi à poser un nouveau regard sur les choses qui nous entourent, puisqu’elles rendent perceptibles des substances qui, autrement, restent de l’ordre du dissimulé. Des marques inscrites dans la matière se présentent alors comme un dénominateur commun des démarches de ces artistes  : par ce processus, le statut de ce qui se dérobe au regard est rehaussé, déconstruisant par le fait même une hiérarchie entre visible et invisible. »



Le Collectif 20

Le Collectif 20 est un groupe de 19 étudiant·e·s du Département d’histoire de l’art à l’UQAM formant un collectif curatorial avec la chargée de cours et commissaire Véronique Leblanc, dans le cadre du cours Organisation d’une exposition. Ce projet est le fruit du travail de l’ensemble des membres du Collectif 20, composé de : Salam Abi Raad, Galadriel Avon, Camille Bourgeois, Florence Brissette, Daphnée Cardinal, Charlotte Dion-Gagnon, Marie-Hélène Durocher, Charline Giroud, Axelle Chevalier-Héroux, Camila Kurte-Casanova, Tess Lamy, Béatrice Larochelle, Mylène Landry, Véronique Leblanc, Carla Mathias De Simone, Nicolas Maheu, Julien Mau, Valérie Patry, Rachida Said et Jonathan Tourangeau.



Les artistes

Maude Arès est une artiste interdisciplinaire qui vit et travaille à Montréal. Diplômée de l’UQAM en design graphique et en arts visuels et médiatiques, elle explore aussi bien le dessin et la sculpture que la performance et la scénographie. Par l’agencement de matériaux, le plus souvent trouvés, parfois abîmés, Maude Arès met en scène des environnements vulnérables qui permettent d’écouter, d’apprécier et de comprendre les subtilités des mondes tangibles. Sensible à la métaphysique de la matière, elle compose des dramaturgies faites de déplacements et d’agencements entre matériaux et phénomènes, desquelles se déploient des formes sculpturales précaires. Elle questionne, par ce procédé, les cohabitations insolites entre les matériaux naturels et artificiels qui composent notre écosystème.

Amélie Proulx vit et travaille à Lévis. Elle détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia de Montréal, et une maîtrise du Nova Scotia College of Art and Design University de Halifax. Elle a fait de la céramique le médium d’expression fondamental de ses recherches artistiques. À travers la représentation de signes iconiques et de diverses manipulations technologiques (impression numérique, modélisation, numérisation et impression 3D), ses réalisations évoquent les cycles de transformation de la matière et un perpétuel glissement de sens dans la perception des phénomènes naturels. Ses créations se déploient à travers les juxtapositions de matières fonctionnelles et usuelles à d’autres éléments qu’elle reproduit en porcelaine. Ainsi, ses sculptures et installations sont des propositions de mouvements potentiels de la matière, pourtant considérée immuable à travers le temps.

Giorgia Volpe est diplômée de l’Université de São Paulo au Brésil et a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. Sa création est faite d’une diversité d’expérimentations ouvertes et changeantes, en constante interaction les unes avec les autres. Elle s’intéresse aux réalités et aux frontières du corps, ainsi qu’à sa relation avec l’environnement et les lieux de passage. Ses projets font appel à la mémoire sensorielle et affective, individuelle et collective. Elle s’approprie des contextes (urbain, rural, social) qu’elle transforme et qui lui inspirent de nouveaux processus hybrides. Elle utilise des textiles et des savoir-faire traditionnels comme le tissage, qui reflètent son environnement immédiat physique et psychique et la font réfléchir intuitivement sur le territoire, l’identité, l’adaptabilité, la diversité, l’environnement, le métissage, les géographies humaines, sociales et culturelles.

Shabnam Zeraati est d’origine iranienne, et vit et travaille à Montréal depuis 2011. Elle est diplômée en design graphique de l’Université Azad de Téhéran et de l’école nationale supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Variant ses techniques (sérigraphie, gravure, typographie), elle pose dans ses premières œuvres un regard à la fois sensible et critique sur les conflits sociaux, notamment la violence qui marque nos sociétés. Ses œuvres actuelles sont des portraits dépeignant tantôt une rencontre impossible, tantôt un face-à-face, ou encore des personnages en attente. Allégoriques et intrigants, ces personnages, dont les silhouettes humaines sont surmontées de têtes animales, véhiculent une vision davantage symbolique de l’artiste, dont le pouvoir d’évocation renvoie à une tentative insoluble de combler la solitude, mais aussi au possible dialogue au sein de nos sociétés.