solliciter le corps, contempler son geste, il mordra toujours
ce qui du monde se prélève permet à l’œil de s’ouvrir | 2020
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Percer le voile et l’intimité des corps guide la démarche de Giorgia Volpe: la délicate symbolique des chairs représentées à travers les formes organiques et humaines de ses œuvres laisse transparaître leur précarité et leur évanescence. Son travail photographique et pictural approche indéniablement cette fragilité d’un œil décillé. Leur matérialisation véhicule l’affect et le poétique, et convie le quotidien à la magnificence; sorte de dentelle travaillée entre le visible et le non-visible. Si la figure remaniée, brouillée ou effacée est souvent révélée par les projets qui s’invitent dans ce qui du monde se prélève permet à l’œil de s’ouvrir, c’est signe que Giorgia Volpe contribue à la dévoiler et à la mettre à nu. Le pore, la peau, le composite deviennent tant de façons d’aborder l’intime et de le constituer comme matière et motif artistiques, qui se suffisent à eux-mêmes comme éléments pour aborder quelque chose de plus grand — une beauté sublimée, un espace habitable. De ses œuvres se dégage une vulnérabilité contrastée par une force et une résilience sans égales, rendues manifestes par les gestes toujours subtils mais tangibles de l’artiste qui fabrique, à partir de l’identité de ses sujets, de nouvelles et somptueuses réalités.
Par l’agencement de contenus visuels chargés tant formellement que métaphoriquement, Volpe fait se rencontrer des temporalités, se chevaucher des individualités. La volupté qu’elle rend perceptible par le fleurissement de formes féminines, lyriques et fragiles sert à visibiliser le bourgeonnement protéiforme de son travail. Elle fréquente les enjeux de société autant qu’elle convie le·la regardant·e à questionner son rapport à l’autre, à la différence et aux aspérités. Elle invite l’œil dans des recoins imaginaires, créés par d’habiles reconstitutions de la matière, mettant à profit sa versatilité. Faisant intervenir le jaillissement comme élément actif de ses opérations artistiques, l’artiste permet de faire advenir des phénomènes quotidiens sous le regard consciencieux d’autrui, leur accolant dès lors le statut d’œuvres d’art. C’est par le mouvement et la corporalité des choses dans l’espace qu’elle permet de faire observer ce qui, autrement, passerait sous silence. Interpeller le cœur, manier les détours, travailler l’empathie; c’est s’intéresser, finalement, à ce qu’est l’humain, et s’interroger sur son essence et sa mémoire, de même que questionner sa fibre, sa flamme, et ce qui l’anime.
Par l’agencement de contenus visuels chargés tant formellement que métaphoriquement, Volpe fait se rencontrer des temporalités, se chevaucher des individualités. La volupté qu’elle rend perceptible par le fleurissement de formes féminines, lyriques et fragiles sert à visibiliser le bourgeonnement protéiforme de son travail. Elle fréquente les enjeux de société autant qu’elle convie le·la regardant·e à questionner son rapport à l’autre, à la différence et aux aspérités. Elle invite l’œil dans des recoins imaginaires, créés par d’habiles reconstitutions de la matière, mettant à profit sa versatilité. Faisant intervenir le jaillissement comme élément actif de ses opérations artistiques, l’artiste permet de faire advenir des phénomènes quotidiens sous le regard consciencieux d’autrui, leur accolant dès lors le statut d’œuvres d’art. C’est par le mouvement et la corporalité des choses dans l’espace qu’elle permet de faire observer ce qui, autrement, passerait sous silence. Interpeller le cœur, manier les détours, travailler l’empathie; c’est s’intéresser, finalement, à ce qu’est l’humain, et s’interroger sur son essence et sa mémoire, de même que questionner sa fibre, sa flamme, et ce qui l’anime.