Galadriel Avon
© Diagonale, 2023.

Le devenir humain à l'aune des éléments

Table ronde, Diagonale | 2023
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Le contexte de la crise environnementale, sans précédent, pose nombre de questions en regard de nos futurs incertains. Le malaise qu’elle suscite est pour certain·e·s nécessaire à l'incubation de nouvelles théories critiques visant à ontologiquement et épistémologiquement repenser une histoire du monde de tout temps phallocentrée, eurocentrée et coloniale. La rupture du lien entre l’humain·e et le biologique – par-là les univers vivants et non-vivants qui partagent des degrés d’existences et de savoirs distincts de ceux de l’humanité – est généralement pointée comme l’un des facteurs de cette dérive climatique qui concerne désormais toutes les espèces. Dans la foulée, différentes disciplines s’appliquent à sa réparation, redonnant à penser nos relations avec notre environnement et les êtres et choses avec lesquel·le·s nous cohabitons. Elles demandent communément: que sommes-nous, et comment redéfinir nos manières individuelles et collectives d’habiter le monde à l’aune de ce que ces autres éléments nous disent?

Proposée en périphérie des expositions As The Days Move Into Nights de Paul Maheke et Three Scores for Dawn and Dusk de Lou Sheppard, cette rencontre autour des recherches artistiques dernièrement présentées à Diagonale tend à donner un nouveau souffle à leurs échos sémantiques, réflexifs et théoriques. Accompagné·e·s de chercheur·e·s de divers horizons, nous souhaitons par cette discussion convier la parole et le discours scientifiques dans leurs retranchements spécifiques afin de créer un écosystème d'idées par lequel réimaginer nos appréhensions du monde.



Renato Rodriguez-Lefebvre est auteur, chercheur, et traducteur  improvisé au sein du département de langues modernes de l’Université de Montréal. Ses travaux s’articulent autour de l’origine des Amériques et de l’hybridation, croisant perspectives décoloniales, philosophiques et autochtones. Interpellé par les approches critiques revisitant les canons et les systèmes de connaissances occidentaux, il étudie entre autres, par le biais de la littérature, l’écriture du Soi et de l’Autre et les réseaux  narratifs historiques qui  impliquent des rapports de force entre dominé·e·s et logiques hégémoniques.

Laurie Gagnon-Bouchard est écoféministe, intellectuelle et militante. À partir d’une perspective alliant l’écoféminisme, la pensée décoloniale et les éthiques de la vulnérabilité, elle travaille sur les enjeux liés à la justice environnementale et aux conditions de solidarités et de coalitions face à la crise écologique. Elle enseigne à l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF) de l’UQAM et est étudiante au doctorat en pensée politique à l'Université d'Ottawa.

Miriam Sbih est chercheuse et écrit. Ses réflexions portent sur les croisements entre la pensée spéculative, les perspectives décoloniales et les engagements affectifs et cognitifs que le geste de lecture suppose. Ses productions actuelles et intérêts personnels portent sur les possibilités de l’inconfort et de l’imaginaire afin de s’engager à déstabiliser matériellement nos ancrages au sein de paradigmes de pensée dominants. Elle est chargée de cours au département de Littératures et langues du monde de l’UdeM et est doctorante en littérature comparée.


Modératrice
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Galadriel Avon est auteure, travailleuse de l’art et éditrice. Diplômée d’un baccalauréat en sciences politiques et philosophie de l’Université de Montréal, elle a parallèlement réalisé une mineure en histoire de l’art à l’UQAM et complète désormais un programme de deuxième cycle en étude de la pratique artistique à l’UQAR. Gravitant autour de centres d’artistes et de revues spécialisées, elle s’intéresse à la mobilisation des outils et concepts de la philosophie politique dans la production de discours sur les arts. Elle est collaboratrice pour le journal Le Devoir et directrice de la revue d’écrits émergents sur les arts Ex_situ.