Galadriel Avon
William Sabourin, Fog (jaune), 2023. © Jacques Bellavance.

Regarde!,
comm. Jacques Bellavance et Chih-Chien Wang

Arrondissement Ville-Marie | 2023
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William Sabourin, Beam, 2023. © Jacques Bellavance.





Ann Karine Bourdeau Leduc, Inventaire 03-10-2022-003, 2023. © Jacques Bellavance.




Frédéric Bigras-Burrogano, Two Sides of the Same Coin, 2023. © Jacques Bellavance.




Pedro Barbáchano, Pillar, 2023. © Jacques Bellavance.




Anne-Laure Djaballah, École métiers des Faubourgs 2, 2023. © Jacques Bellavance.


Fog (jaune) & Beam — 
William Sabourin

William Sabourin déploie une pratique transversale qui révèle sa sensibilité pour les narratifs cinématographiques. Par la vidéo et la photographie, l’artiste mène des expérimentations sur la matière environnante et consacre sa production à l’idée d’une transformation du banal, sa réappropriation du quotidien enrichissant son langage visuel. Ses projets témoignent de cette recherche: la manière dont l’artiste explore la lumière dans les lieux permet d’éclairer les ressentis et récits qui émergent d’une fréquentation chaque fois différente d’environnements que nous croyons connaître.

Conscience collective —
Groupe PHOT 400

Le groupe PHOT 400 insiste sur les notions d’engagement, de responsabilisation, d'intériorité et de conscience collective. Croisant photographie et écriture, il jette un regard introspectif sur ce qu’implique le geste de créer et le fait d’être artiste. À l’heure où de multiples défis sociaux, politiques et culturels globaux surgissent, les artistes interrogent le poids de leur pratique et proposent que l’élan thérapeutique – pour soi et pour autrui – que mobilise la création s’avère à lui seul suffisant.

un vase à la mer & mi-figue mi-raisin —
Guillaume Bougie Riopel

Le collage est intrinsèque à la pratique de Guillaume Bougie Riopel. L’artiste, qui investit des éléments déjà existants, détourne la consommation souvent inhérente au geste créateur et injecte un sens nouveau à des bribes aux temporalités narratives variées. Son projet puisant dans l’ouvrage L’Art et l’homme (Larousse, 1957) poursuit ce filon: ses extraits abordent les tensions entre culture et nature, et leur teinte rosée, issue d’un trempage dans l’eau de cuisson de betteraves, les fait conséquemment devenir artisanaux.

Blanca en su azotea —
Maria Sanchez Martin

Maria Sanchez Martin explore dans son travail des thématiques liées à l’urbanité et aux manières d’habiter – jusqu’à celles de s’habiter soi-même. Sa pratique photographique cherche à immortaliser la performativité du geste et s’intéresse à l’inconfort des « moments-interstices » qui façonnent la vie humaine. Son œuvre s’inscrit dans cette trame et pose un œil sur l’espace temporel qui sépare l’adolescence de la vie adulte. Par le portrait, l’artiste puise dans ses sujets le caractère singulier de leurs identités poreuses.

Les passants 2 —
Adeline Rognon

Adeline Rognon travaille à partir de plusieurs médiums, dont la gravure. Son œuvre Les passants 2 témoigne de ses préoccupations actuelles, qui s’articulent autour des idées du verbal et du vivant. L’artiste exploite ces pôles par le biais de motifs qui rappellent le quotidien, le populaire et le commun. Ancrée dans une posture contemplative qui lui permet d’observer le monde et d’en capturer des instants, l’artiste cherche à transposer le caractère éphémère, agité, continu et interactif du paysage urbain.

Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles —
Ugo Laverdière

L’artiste Ugo Laverdière est sensible aux distractions qui émergent de la vie adulte et regrette les imaginaires de l’enfance, envolés avec le temps. Il remet en question la croissance à tout prix et doute de toute solution miracle nous permettant de nous évader de la réalité que nous nous sommes créée. Dans Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles, il positionne ces mondes multiples. L’éclat de ses univers amplifie la part de rêve qui nous habite.

Inventaire 03-10-2022-003 & Inventaire 12-05-2022-002 —
Ann Karine Bourdeau Leduc

Ann Karine Bourdeau Leduc cultive un rapport particulier avec les objets qui l’entourent. Issue d’une famille de charpentiers-menuisiers, les matériaux de construction prennent pour elle une place essentielle dans la création; ils dictent les mondes qu’elle met en œuvre. Ses projets témoignent ainsi de sa volonté de se rapprocher de la matière et de la travailler par le biais de méthodologies spécifiques. Le collectionnement, l’accumulation, l’archivage, la reproduction et l’inventoriage sont autant de processus déployés pour réaliser ses installations sculpturales.

Two Sides of the Same Coin —
Frédéric Bigras-Burrogano

Frédéric Bigras-Burrogano, dans Two Sides of the Same Coin, pose un regard sur ce qui a façonné la construction de l'État canadien. L’artiste s’intéresse aux narratifs politiques qui ont été employés par les entités dirigeantes au fil du temps afin de définir l’identité nationale du pays. Grâce aux archives, Bigras-Burrogano reconstitue l’histoire et regarde en face les éléments qui ont permis de justifier une approche extractiviste du territoire et de cultiver les symboles de la foresterie et du transport ferroviaire.

The Caterpillar & Text me when you’ve arrived —
Louise Sauvard

Louise Sauvard s’invite au cœur d’environnements intimes – une chambre, un salon – et y capte des identités alternatives queers dans l’essence de leur quotidien. Sa pratique photographique s’investit de la notion de croissance et, par l’entremise du portrait, cherche à montrer les passages d’un soi à un autre qui surviennent à travers le temps. Son approche, croisant théâtralité et réalisme, examine les types d’existence qui jaillissent entre des murs clos, en opposition à celles qui circulent dans l’espace public.

Les enveloppes, relation épistolaire & Relation épistolaire, tableau 2 —
Robie Schuler

Le travail de Robie Schuler est résolument sensible. Dans une pratique multidisciplinaire, l’artiste explore le potentiel des relations interpersonnelles à devenir autres dans le temps. Elle propose ici une suite de correspondances avec son père dans laquelle la question du récit est centrale, et réfléchit à l’influence qu’a la distance sur la construction et la transformation de nos liens avec autrui. Ses œuvres empathiques abordent la rencontre dans ses dimensions sociales et politiques par le biais des traces qu’elle laisse.

Bloom —
William Daviau

Dans Bloom, William Daviau explore l’évanescence des cycles de bourgeonnement et de fleurissement. À travers sa pratique, l’artiste s’intéresse au phénomène de fixité qu’entraîne la photographie sur des sujets qui sont pourtant animés et vivants. Cette tension l’amène à investir la temporalité caractéristique du geste de photographier. Collecter des passages du temps au moyen de son médium permet ainsi à l’artiste d’approcher poétiquement le quotidien et d’offrir au public des brèches de ce qui se dérobe habituellement au regard.

Achilles & Pillar — 
Pedro Barbáchano

Pedro Barbáchano s’intéresse aux manières de narrer l’histoire et au temps qui altère ses écritures. Dans Achilles et Pillar, l’image-récit se déploie par le biais de la photographie documentaire. L’artiste capture divers monuments, réfléchissant à leurs cadres de référence historiques et aux contextes socio-politiques qui les encadrent. De ses projets émerge un questionnement sur les frontières poreuses entre fiction et réalité : l’artiste demande quels sont les pouvoirs de l’archive, quels liens joignent passé et présent et quels discours s’y articulent.

Flow —
Antoine Giroux

Rendre compte de l’expérience humaine à travers ses cycles est ce qui motive la pratique d’Antoine Giroux. Par la photographie, l’artiste exacerbe la fragilité des moments fugaces et aborde la douceur volatile qu’inscrit en nous la nostalgie. Dans Flow, Giroux déploie plusieurs stratégies visant à révéler la fébrilité de l’instant capté. Lumière et brouillard se superposent au grain de la photographie, conférant une texture particulière au sujet évanescent de l’image et marquant les dernières traces d’un événement en cours d’effacement.

Mortcloth —
Morris Fox

Morris Fox, par la vidéo, l’écriture et la performance, aborde les notions d’absence et de présence, de deuil et de mélancolie. Ses projets investiguent les mécanismes qui lient les œuvres à la subjectivité de l’artiste qui les crée. Fox propose en ce sens un travail existentiel qui multiplie et superpose les strates de référentialité. Dans Mortcloth, le tissu mortuaire croise les univers du rêve, de la mythologie, de l’histoire et de la mort, devenant un lieu d’imaginaires fantastiques et gothiques.

Rue Coupal & École métiers des Faubourgs 2 —
Anne-Laure Djaballah

Les projets d’Anne-Laure Djaballah proposent des vues singulières: semblant explorer des quartiers de Montréal, ils témoignent plutôt des frontières entre soi et l’autre. L’artiste interroge les relations qu’entretiennent l’espace intime de l’atelier et l’espace social du dehors. Sur les murs des blocs voisins de celui de son lieu de travail, l’artiste dispose ses tableaux. La solitude inhérente au geste de peindre s’en trouve bouleversée: dans la rue, le tableau ne se fige pas et devient un objet aux échos multiples.

The Wizard of Oz —
Adrien Guillet

La pratique d’Adrien Guillet s’intéresse au rapport qu’entretient l’art avec le commerce. L’artiste puise ici, dans chaque élément qu’il consomme, les logos de Facebook qui y ont été apposés, les accumulant et, à partir de ceux-ci, réalisant une fresque critique sur l’aspect infiltrant du réseau social universel dans nos vies. Comme des « points Facebook » qui ne mèneront à aucune récompense réelle, ces logos jettent plutôt un regard sur l’omniprésence des géants dans nos iconographies culturelles et nos paysages sociaux.

Objet : Sac de plastique —
Laurence Poirier

Laurence Poirier a pour médiums premiers la photographie et la vidéo. Sa pratique aborde les relations et les malaises qui surgissent parfois des liens que nous entretenons avec les êtres et les choses. Ses objets situent le regard du public par rapport aux notions de lenteur et de décroissance. L’artiste, qui cherche l’invisible et travaille à le rendre perceptible, rehausse l’inutile, l’oublié et le jeté par le biais de codes de documentation photographique qui les valorisent pour ce qu’ils sont.

I Wrote Your Name on The Walls of Caves —
Collectif Groupe C

Travaillant de manière collaborative, le Collectif Groupe C explore les potentiels de rencontres entre le souvenir et la nostalgie, la disparition et la trace, l’archive et l’effacement. La pratique photographique du groupe l’amène à capter dans le quotidien des extraits poétiques de ce qui s’effrite, se dédouble et s’altère, sa série articulant de ce fait les idées de vide et de plein. L’approche dialectique qui réunit ces pôles en tension permet aux artistes de tisser de nouveaux imaginaires.